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Tout est différent la nuit.

 

Dans les jours agressifs qui s’étendent trop longs,

La lumière blesse le regard, au plafond.

Les nuits sont bien trop courtes, pour s’y réfugier

Et calmer, dans le noir, les maux de nos pensées.

La nuit, même la mort, n’ose plus se montrer,

Tous les petits moutons gris sont enfin couchés.

 

Et si le boulanger cuit bien le pain la nuit,

C’est pour que sous le feu, il ne soit du tout gris,

Pour que nul en boulangerie assoupie, n’ouït

Le silence du pain qui geint quand il est cuit,

Quand le vilain mangera, très tôt son pain noir

Le matin, pour une faim de vie jusqu’au soir.

 

Quand la nuit est noire, regarde l’échiquier ?

Il ne reste que des cases noires pour jouer.

On ne peut plus se tromper, il faut arrêter,

Les pièces disposées sont là pour te leurrer.

Mais tu n’échapperas pas aux échecs de vie

Les souffrances sont cachées dessous le tapis.

​

Tu travestis tes lèvres du rouge d’enfer.

Tu triches avec la vie, et pourtant la nuit,

Face au miroir, tu ôtes ton masque qui fuit.

Puis encor bien plus tard, quand le noir pisse en vain,

Tu ne ressembleras de nouveau plus à rien.

 

Dans le noir, la solitude ne se voit guère,

L’absence ne se constate qu’à la lumière,

Le mot porte plus loin, les douleurs trahissent.

La nuit, le miroir cache l’ombre qui s’y glisse,

Le rat égoïste ne s’affiche plus sur le tain

Le verre nu ne réfléchit plus rien de bien.

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